Le sud-coréen Samsung se donne les moyens de ses ambitions en matière de services IA pour ses appareils grand public. La firme fait part de son intention d’acquérir l’entreprise britannique Oxford Semantic Technologies, spécialisée dans les graphes de connaissances et ayant développé un moteur de raisonnement IA qui pourrait être déployé sur des appareils mobiles.
Samsung met les bouchées doubles. Lors d’une conférence de presse au CES 2024, le groupe sud-coréen avait dévoilé sa vision de « l’IA pour tous » avec comme objectif de « rendre l’expérience des appareils connectés plus sûre, plus inclusive et plus économe en énergie ». Preuve en est quelques mois plus tard avec la sortie des dernières versions de ses deux téléphones pliables – le Galaxy Z Fold 6 et le Galaxy Z Flip 6 – qui intègrent chacun l’IA Galaxy du sud-coréen et le modèle Gemini de Google. Aujourd’hui l’entreprise franchit un pas supplémentaire avec l’acquisition d’Oxford Semantic Technologies (OST) pour un montant non précisé.
Les deux entreprises ne sont pour autant pas des étrangères : depuis 2018, Samsung travaille avec Oxford Semantic Technologies sur divers projets et participe à leur financement via Samsung Ventures. Ancienne spin-out de l’Université d’Oxford, OST a planché sur le développement de RDFox, un graphe de connaissances hautes performances en 2011 avant de lancer l’entreprise en 2017 pour pouvoir commercialiser sa solution. La technologie des graphes de connaissances stocke les informations sous forme d’un réseau interconnecté d’idées connexes et traite les données à la manière des humains.
Une technologie aux atouts précieux:
En intégrant et en connectant les données, le moteur créé par OST aide à comprendre la façon dont les gens utilisent un produit ou un service et permet une récupération et une recommandation rapides des informations. À ce titre, elle est considérée comme l’une des technologies clés pour la réalisation de solutions d’IA plus sophistiquées et personnalisées.
Avec cette acquisition, Samsung ajoute à sa palette d’outils des moteurs de base avancés pour les graphes de connaissances personnelles. En effet, cette technologie de graphes pourrait s’avérer un atout de taille pour mieux comprendre les besoins des utilisateurs de ses smartphones, notamment dans l’utilisation d’applications et la façon dont celles-ci pourraient être améliorées, en partie grâce à l’IA.
« Associée à une technologie d’IA embarquée, comme celle de la série Galaxy S24 de Samsung, la technologie de graphe de connaissances personnelles facilite les expériences utilisateur hyper-personnalisées tout en garantissant la sécurité des données personnelles sensibles sur l’appareil », déclare la firme sud-coréenne. A l’avenir, elle prévoit de l’appliquer à l’ensemble de ses produits, soit bien au-delà des appareils mobiles, incluant les téléviseurs et les appareils électroménagers.
Un portefeuille clients diversifié:
La start-up britannique fondée par trois professeurs de l’Université d’Oxford – Ian Horrocks, Boris Motik et Bernardo Cuenca Grau – travaille aujourd’hui principalement avec des clients basés en Europe et aux Etats-Unis évoluant dans les secteurs de la finance, du e-commerce et de l’industrie.
Les cas d’utilisation comprennent les moteurs de recommandation, les configurateurs de produits, l’intégration de cartes pour les véhicules autonomes et la détection d’anomalies dans les transactions financières. Un portefeuille sur lequel Samsung pourrait bien s’appuyer pour toucher un public plus large.